Linguistique - Philologie
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Au cœur des contextes plurilingues et de l’effervescence linguistique de la période allant du XVe au début du XVIIe siècle, la langue d’art jouit d’un statut à part. Déployée aux extrêmes limites de la langue d’usage, remarquable par les rapports comme par l’écart qu’elle entretient à son égard, la langue d’art met en scène les rencontres et les mélanges linguistiques, les réélabore et les sublime dans un multilinguisme expérimental ; façonnée au contact des parlers réels et soucieuse d’« illustration », elle témoigne à la fois d’une vive conscience linguistique et d’une revendication esthétique. Le présent volume s’efforce de l’appréhender en tant que « laboratoire » des langues vernaculaires, dans ses contextes d’apparition et dans ses interactions avec l’usage. Ce faisant, il interroge les limites de nos connaissances sur les langages parlés et nos préjugés sur la valeur documentaire des textes, les hiérarchies et les codes de référence implicites, et tente à partir de là d’esquisser des pistes méthodologiques pour analyser ces corpus qui résistent aux approches tant sociolinguistiques, qu’historiques et littéraires. À travers de nombreuses études de cas, il en considère ainsi les manifestations, les modes de réalisation, les intentions et les enjeux, débouchant sur une poétique des genres (théâtre et satire) et de corpus représentatifs (langues artificielles, imitations et traductions), dans de véritables recréations linguistiques.
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